INTERVIEW TOMAS

Journaliste: Tomas bonjour, merci de prendre le temps de nous accorder cette interview.

Tomas: Mais je vous en prie, posez donc vos questions.

J: Fort bien, suite donc à l'intervention soviétique en Bohème vous avez fuit vers la Suisse, c'est bien ça ?

T: En effet, c'est le cas.

J: Puis-je vous demander quel est votre ressenti par rapport à cette idée d'exil hors de votre pays ?

T: La notion d'exil est toujours difficile à rendre compte, car elle dépend de la situation, dans mon cas je dirais que j'ai fait ce qui était nécessaire, ce n'était pas un choix en soi et je trouve donc l'appellation d'exil relativement justifiée.

J: Excellent, mais j'ai cru comprendre que vous avez par la suite regagné la Bohème ?

T: Je l'ai fait pour Tereza, on ne le croirait pas au vu de mes actions, mais je différencie bien l'amour charnel de l'Amour.

J: Pourtant ça ne vous empêche pas de lui faire du mal... Mais là n'est pas la question. Le thème de cette interview est l'exil et ma prochaine question est de savoir ce qu'il en est de l'exil pour les autres personnages du roman relatant de vos actions.

T: L'exil à proprement parler, je ne sais pas. Mais on rattache toutefois facilement l'exil à l'idée de la fuite qui est omniprésente.

J: C'est-à-dire ?

T: Prenons Sabina. C'est une femme libre et donc à son propre compte, qui ne s'attache à personne. Elle est dans la fuite perpétuelle de la relation sérieuse. Franz lui, cherche à s’éloigner de ses propres responsabilités par son intermédiaire. Et Tereza, fuit la vérité en quelque sorte, elle ne veut pas voir que jamais je ne changerai.

J: Nous pouvons parler d'exil implicite et intérieur donc ?

T: A peu près, j'estime que c'est une des dimensions qui font la richesse du récit.